Aldonor (A) : Bien sûr, Aldor. Les premières images du film ont été tournées rue du Vieux Colombier, à l'extrême bout ouest du Sixième arrondissement, au delà de Saint-Sulpice, c'est-à-dire dans l'ultra-périphérie de la Boboblogie.
Le carrefour qu'on voit ensuite, en paraissant suivre une voiture, c'est la carrefour de la Croix-rouge, au fond duquel on distingue la rue du Dragon. Mais ce n'est pas là que la caméra s'engage, car le vélo tourne à gauche pour s'engouffrer dans la rue de Grenelle.
EB : La rue de Grenelle ? Mais on est déjà en dehors de la Boboblogie ?
A : Beaucoup de gens le croient, Aldor. Mais à tort. Il y a en effet un morceau de la rue de Grenelle qui appartient, officiellement, au VIème arrondissement, même si, naturellement, il subit l'influence du VIIème.
EB : Et comment ces images ont-elles été prises ? Vous n'avez pas craint de réactions hostiles des autochtones qui vous voyaient filmer ?
A : Attention ! Je dois tout d'abord rappeler que, quand ces images-ci ont été tournées , je me trouvais encore en Boboblogie. Aux limites, sur les marches, certes, mais en Boboblogie tout de même. Et puis ma caméra est relativement discrète...
EB : De quel modèle s'agit-il ?
A : D'un Moka N 8300. Il est tout petit et possède également un GPS, ce qui m'a été ensuite, vous le devinez, bien utile.
EB : Justement, vous n'avez pas craint de vous perdre ?
A : Non, mais parce que je m'étais préparé. J'avais, pendant des jours et des nuits, étudié les cartes et les plans, pour ne pas me retrouver perdu dans cet endroit qui n'a pas la chance d'être ordonné par le croisement harmonieux des boulevards Saint-Michel et Saint-Germain. Il est clair qu'on ne se lance pas dans ce genre d'expédition sans une longue et patiente préparation.
EB : La dernière image de votre film montre la plaque de la rue des Saint-Pères, côté VIIème arrondissement. Qu'avez-vous éprouvé en arrivant là ?
A : De la fierté, bien sûr. Fierté d'y être arrivé, d'avoir abouti, d'avoir surmonté les obstacles. Mais, pour être tout à fait honnête, j'ai également éprouvé une certaine appréhension. Une chose est en effet de préparer une expédition chez soi en s'aidant de livres, une autre de se retrouver pour de vrai dans un monde qui, s'il n'est pas forcément hostile, est cependant radicalement autre et donc inconnu. Et puis je savais que c'était véritablement à cet endroit que la véritable aventure commençait.
Mais je vous en dirai plus la prochaine fois.
EB : Nous l'espérons, Aldonor, et sommes impatients de vous lire. Merci en tous les cas d'ores et déjà de nous avoir un peu ouvert votre coeur.
Propos recueillis le 3 février 2007
Prochain épisode : Vers Raspail
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire